[Intro RP] Le mot du Capitaine

          Il m’aura fallu plus de dix ans pour concrétiser ce rêve, et ce jour que j’imaginais comme le plus joyeux qui soit, a une saveur tout autre.
Je suis de la génération des sacrifiés, tout juste sortie de l’enfance dorée d’un royaume glorieux pour être jetée dans la terreur, la douleur et la guerre. Je suis de ceux qui n’ont eu d’autre choix que de devenir adulte sous les épreuves.

           Dix ans de sang et de larmes. La terre d’Azeroth est rouge de ses morts, les bois de Quel’Thalas sentent le sang et la mer est faites d’autant de leurs larmes.
Du sang et des larmes, aujourd’hui mon rêve en pâture, mon rêve, mon espoir.

           Voilà, dix ans que je rêve de ce navire, et me voilà debout sur le pont. Je suis Capitaine. Le Phèdre fend les flots sous mon commandement, rappel d’un temps que certains ont cru révolu. Mon rêve. Chaque pas depuis dix ans m’a conduit jusqu'à ce pont effilé, ce bois clair qui compose cette frégate thalassienne rapide et  agile comme le vent. C’est une merveille qui surpasse même les représentations que mes songes en faisaient. Et pourtant je ne peux me réjouir, je ne peux exulter. Car ces dix ans ont été faits de sang et de larmes, ont été faits de guerre.

          Qu’aurais-je pu faire d’autre de ce rêve que le mettre au service de la Horde qui nous a permis de survivre, qui m’a permis de survivre ? Cette Horde qui nous permet de préserver nos traditions, notre mode de vie, nos murs et notre avenir ? Cette Horde qui lutte simplement pour avoir le droit de vivre dans ce monde selon la façon qu’elle a choisi, et qui me permet maintenant de vivre sans ployer le genou comme un péon servile devant la Lumière et ses dévots ?

          Toi, Fils de la Horde qui monte à mon bord, sache que nous serons souvent loin du front, mais jamais loin des conflits. Sache que toujours je servirai les intérêts de la Horde qui, quand nos alliés nous ont trahis et que nous avions genoux à terre, a tendu la main à mon peuple. Je n’oublies pas et j’attends de toi que tu te souvienne aussi, quand tu te tiendras debout sur le pont de mon navire, que si nous tenons debout fiers et forts, nous le devons à la Horde.